lundi 26 juillet 2010

Le mentorat est culturel…

Le mentorat tire ses origines de la mythologie grecque; ce n’est que dans les vingt-cinq dernières années que le mentorat a pris place, principalement aux États-Unis, au sein des organisations. L‘histoire de la mythologie grecque nous rappelle que « Mentor est un personnage de l’Iliade, celui à qui Ulysse confie son fils avant de partir à la guerre… ». À cette époque-là, le personnage que l’on nomme « Mentor » adossait une image dotée d’un grand pouvoir imaginaire et symbolique.

Mais au fil du temps, l’image du personnage, « Mentor » a pris différents visages, selon différents contextes. Un « mentor » peut jouer maintenant plusieurs rôles, tels « relais de transmission intergénérationnel », relais professionnel, professeur, facilitateur auprès des immigrants, etc.

Voici deux exemples de pratique culturelle. La première au Québec et la seconde en France.

Mentorat Québec est un organisme à but non lucratif qui vise le développement de la culture mentorale en offrant divers services : réseautage, expertise-conseil, veille thématique et formation.

Alterval aide les entreprises à faire face à un risque de pertes de connaissances. À une époque où il y a un manque de relève et un départ considérable d’employés à la retraite, le mentorat joue un grand rôle dans le maintien et le transfert des connaissances et des compétences.

mercredi 21 juillet 2010

Coach de vie et mentor : y a-t-il des différences?

On m’a demandé récemment quelle est la différence entre un coach de vie et un mentor. C’est à mon avis une bonne question. Voilà trois distinctions :

Premièrement, un coach est habituellement payé pour rendre service à une personne tandis qu’un mentor l’est rarement. Un mentor est avant tout un bénévole.

Deuxièmement, un coach de vie remplit la plupart du temps un rôle précis; il est assigné à résoudre avec son client une situation particulière de vie, un conflit, etc. Son rôle est la plupart du temps plus pragmatique et fonctionnel que celui du mentor.

Troisièmement, un mentor joue très souvent le rôle de modèle, ce que ne fait pas le coach. Si nous retournons à l’origine, « Mentor est un personnage de l’Iliade, celui à qui Ulysse confie son fils avant de partir à la guerre… ». Cette image, à la différence de coach, reste toujours dans l’imaginaire et conserve toujours son pouvoir symbolique.

En terminant, il faut toujours garder à l’esprit que le coaching et le mentorat appartiennent au monde flou des sciences sociales. Comme je disais dans certaines de mes chroniques, les terminologies sont souvent confuses et interprétées selon le gré des acteurs concernés.

dimanche 18 juillet 2010

Qu’est-ce qu’un mentor?

Dans ma première chronique, je disais que le terme « mentorat » semble souffrir un peu de confusion; cela se répercute parfois sur la notion de « mentor ». Voici deux définitions laissées dans la langue de Shakespeare divulguant le réel sens des auteurs :

« Someone in a position of power who looks out for you or gives you advice, brings your accomplishments to the attention of other people who have power in the company » (Fagenson, 1988-1989)

« A more experienced, higher ranking individual who aided with your professional development and career advancement beyond normal supervisory guidance » (Gaskill, 1991)

Ces auteurs américains représentent une position faisant assez consensus. Un mentor est une personne souvent plus âgée, sous-entendant plus d’expérience, qui aide une personne dans sa profession, sa carrière, afin de parfaire son avancement, d’obtenir une promotion, améliorer en quelque sorte sa situation professionnelle et académique. Pour ne citer qu’un exemple, saviez-vous que la première dame des États-Unis fut un mentor pour le président actuel Barack Obama, lorsqu’elle était avocate et lui stagiaire dans un cabinet d’avocat? Vous ne le saviez pas, je ne suis pas étonnée. Ce genre de chose ne fait pas souvent les tabloïdes.

Là où j’aimerais y ajouter mon grain de sel, alors que d’autres l’on fait avant moi : un mentor peut aider aussi un mentoré sur le plan personnel. Par exemple, dans un temps de crise ou de transition, nous pouvons rencontrer une personne servant de modèle, qui nous guide, conseille, etc. Sur le moment de la rencontre, on ne sait pas toujours qu’il représente pour nous un mentor; c’est parfois après qu’on s’en rencontre. Le mentorat a ses petits côtés intimes et mystérieux!

Je ne serais pas étonnée que vous ayez déjà vécu de telles expériences que ce soit sur le plan professionnel, académique ou personnel. Je vous laisse la parole, si le cœur vous en dit…

dimanche 11 juillet 2010

Les tâches du binôme mentor-mentoré

Tout comme n’importe quelle relation interpersonnelle, une relation mentorale évolue sur un continuum. La plupart des auteurs en parlent en terme de phases ou de stades. Même si plusieurs personnes aiment moins souvent ce terme, car il renvoie souvent à une besogne monocorde, moi, je préfère le terme tâche. Le mentor, tout comme le mentoré, a des responsabilités et des tâches qui leur sont propres. J’en parle de trois.

La première tâche est la découverte de l’autre; il s’agit de comprendre les divers besoins de l’autre. C’est comme un « trésor », il faut examiner de près la trouvaille; scruter chacune des facettes. C’est une période excitante, fascinante, qui peut parfois être même enivrante.

La deuxième tâche consiste à aller de l’avant, en étant toujours à l’écoute, en affrontant chaque mouvement de la relation. Une fois que la relation est en marche, il s’agit de voir jusqu’où elle peut aller; parfois cela se fait avec intensité et parfois cela décroît, selon la chimie personnelle et les besoins des partenaires.

La troisième tâche fait appel à notre besoin de reconnaître le changement. Il s’installe souvent dans nos coeurs lorsque la magie n’y est plus. Et comme toujours, certains choix se présentent à nous. La relation peut se terminer rapidement et sans éclat ou elle peut se transformer en une nouvelle relation, telle une relation amicale ou amoureuse.

Cela dit, la plupart des écrits relatent que le mentoré a plus à gagner que le mentor, mais je ne suis point d’accord. Chaque partenaire donne et reçoit ce dont il a besoin. Je trouve que l’échange et la force de l’un et l’autre s’amalgament. Certainement que les deux partenaires jouent des rôles différents, mais tous deux vont à la recherche de quelque chose de différent pour soi…

Avez-vous déjà vécu ce genre d’expérience? Voulez-vous partager avec nous?

mercredi 7 juillet 2010

Les manières d’être et de faire des mentors

Tout d’abord, je préfère l’expression « manières d’être et de faire » que « fonctions », car ce dernier m’apparaît trop limitatif. Le premier laisse plus de place aux attitudes et aux actions posées par le mentor.

Cela dit, je n’écris pas ce blog pour parler de préférence terminologique, mais pour parler d’une forme de communication oubliée par un grand nombre de spécialistes en mentorat. Tous mentionnent les fonctions de guider, conseiller, veiller, agir comme modèle, etc., mais à ma connaissance, aucun d’entre eux ne mentionne le fait d’écouter et de poser les bonnes questions. Cette attitude est la base d’une saine communication et favorise l’émergence du potentiel du développement professionnel et personnel du mentoré.

Comme le dit Pinkola Estés, pour s’occuper d’un jardin, il faut voir s’il y a « trop d’eau ou pas assez », s’occuper « des parasites, des orages, des inondations, des excès de chaleur ». C’est la même chose pour le jardin du mentoré, cela requiert de la part du mentor beaucoup de soin, d’attention et une finesse constante.

J’espère que cette chronique vous a plu!

Que pensez-vous de tout cela?

lundi 5 juillet 2010

Le mentorat et l’immigration

Je ne connais pas la situation ailleurs mais au Québec on parle souvent de jumelage ou de parrainage lorsqu’on réfère au mentorat envers les immigrants. Le jumelage consiste à jumeler (le verbe le dit) des individus ou des familles qui désirent s’intégrer à la société d’accueil et le parrainage comporte à se porter garant d’une personne (se faire parrainer).

À mon sens, il n’y a pas beaucoup de différences entre le mentorat, le jumelage et le parrainage, car on réfère aux mêmes actions telles, guider, conseiller, veiller, agir comme modèle, etc. La différence marquante est souvent reliée au contexte; dans ce cas-ci, on parle d’aider des immigrants à s’intégrer à une société d’accueil. Tous les écrits le disent, on parle de difficultés reliées aux barrières culturelles et à des manières d’être et de faire différentes des nôtres.

Évidemment, ce contexte requiert souvent de traverser une autre frontière que la nôtre; dépasser notre zone de confort et s’ouvrir à l’Autre qui est souvent un inconnu, différent de soi… C’est là où se trouve le défi; nous le savons tous que cette dimension ajoutée est toujours riche en savoirs et en expériences.

Avec l’avenue de l’immigration à l’échelle mondiale, nous devons réfléchir de plus en plus comme citoyens, à l’influence et à l’impact que nous avons envers ceux qui désirent intégrer notre société d’accueil.

Qu’en pensez-vous? Est-ce que vous vous sentez concernés par ce projet collectif ? Y a-t-il d’autres choses que vous aimeriez ajouter?